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Réflexions piquantes d'une jeune romaniste
26 janvier 2008

À quoi servent les membres de l’association Erasmus ?

C’était l’objet d’un petit débat entre Hayat et moi : à quoi sert l’association Erasmus – ou plus exactement, à quoi servent ses membres ?

Voici quelle était la position d’Hayat. Les membres de l’association en tant que personnes ne servent à rien. Dès le moment où ils nous ont indiqué les endroits où sortir et qu’ils nous communiquent régulièrement les nouvelles par e-mail, ils ont fait leur boulot et notre rapport avec eux s’arrête là. Autrement dit, l’association Erasmus, très utile pour fédérer les étudiants étrangers à Padoue, n’existe qu’à titre d’institution quasiment abstraite (comme nous parlerions de « l’université » sans nous préoccuper de savoir qui a rédigé les documents qui nous permettent de partir en Erasmus).Ferrare__Marchino_e_Mauro_103

Mon avis est différent. Certes, je suis d’accord avec Hayat quant au rôle de l’association en tant que vecteur de rencontres et d’intégration. Les premières activités Erasmus – le tour de Padoue, la Sangria party au Prato, la Soirée pub au Greenwood, la visite de Vérone ou la Welcome party au Banale – se sont révélées nécessaires aux Erasmus fraîchement débarqués à Padoue et ne connaissant pratiquement personne pour rencontrer des centaines d’autres étudiants. Après cela, chacun a forgé ses propres amitiés et a organisé ses sorties comme il l’entendait.

Cependant, je ne pense pas qu’on puisse gommer ainsi les membres de l’association ou réduire leur rôle à celui de simples fonctionnaires. Leur utilité est multiple. On peut, comme moi, voir en eux, d’assidus chauffeurs de taxi. Marco, Diego, Vincenzo,

Daniele, Lorenzo, Tomaso : tous, à un moment ou un autre, ont donné de leur personne – et Marco plus que les autres puisqu’il a même accepté de jouer le rôle de déménageur – pour raccompagner le pauvre Petit Chaperon rouge que je suis qui n’a pas de bici pour affronter les loups de Padoue. (Sans rire, si Padoue n’est pas Liège, considérée comme l’une des villes les plus dangereuses d’Europe (!), j’ai fini par me rendre compte que ce n’était pas la paisible petite ville de province que j’imaginais.) Cela peut sembler assez cynique de ma part de considérer ces jeunes gens uniquement en tant que taxis et ce n’est évidemment pas le cas : je veux simplement souligner la disponibilité, la serviabilité et le sens des responsabilités de ces messieurs qui, bien que ne me connaissant pas toujours très bien, ne rechignent jamais à m’aider – en tout bien tout honneur, bien entendu !

Si je continuais à me montrer pragmatique, je dirais que les membres de l’association sont également des cours de conversation ambulants. Cela peut sembler paradoxal mais, pour qui n’a pas ma chance d’avoir des colocataires italiennes – ou qui ne s’entend pas avec ses colocataires, qui ne fréquente que des amis parlant sa langue (avouons que nous avons tendance à nous regrouper entre de gens de même nationalité/langue : francophones ensemble, Allemands ensemble, Espagnols ensemble, nationalités ayant l’habitude de pratiquer l’anglais ensemble ; j’ai forcé le trait, mais pas tant que ça) ou qui ne maîtrisent qu’imparfaitement l’italien, qui n’a pas d’activités extrascolaires ou extra-Erasmus qui lui permettent de rencontrer des Padouans, il peut se révéler difficile de pratiquer l’italien. Les membres de l’association sont presque tous Italiens ; ils ont l’habitude de parler avec de piètres italophones et, en général, s’ils font partie de l’association, c’est parce qu’ils aiment rencontrer des étudiants étrangers et qu’ils ne craignent pas d’engager la conversation.

J’en arrive au principal : les membres de l’association Erasmus ne sont ni des fonctionnaires ni des taximen ni des professeurs d’italien ; ce sont pour la plupart des personnes fort sympathiques et très intéressantes. Ils fournissent l’échantillon le plus gai et le plus bigarré dont nous pouvions rêver ; Marco a fait son Erasmus à Liège et étudie l’architecture à Venise ; Laura étudie l’économie de l’art à Bologne ; Mauro fait de la statistique ; Daniele et Vincenzo sont d’origine sicilienne ; Tajana est Croate ; Flavio est passionné d’œnologie ; Marchino est un remarquable danseur ; Lorenzo est doué pour animer les soirées ; Alessandro est un magicien hallucinant ; Diego est le clown de service, etc. Avec une communauté aussi hétéroclite, il est difficile de s’ennuyer. Si nous continuons à participer aux activités Erasmus, ce n’est pas seulement parce qu’on s’y amuse beaucoup ; c’est aussi parce que les organisateurs méritent qu’on fasse le déplacement.

(Image : Marchino et Mauro, deux membres de l’association, dans la cour du château d’Este à Ferrare. Marchino, à gauche, porte un sweater aux marques de l’association.)

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Commentaires
M
molto interessante :D<br /> ah... cosa si trova scrivendo erasmus padova en google!<br /> <br /> ps: anche io sono siciliano :D
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