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Réflexions piquantes d'une jeune romaniste
12 novembre 2007

Il y a des soirs comme ça...

Il y a des soirs comme ça : vous n’êtes pas motivé, vous n’avez pas envie de sortir, mais vous sortez quand même parce que vous avez l’impression « qu’il le faut ». Et puis, il se produit comme un miracle : la soirée qui promettait d’être pénible se révèle particulièrement géniale.

Jeudi était de ces soirées-là. J’avais appris cette semaine que le Maracaibo, le rendez-vous latino du jeudi, n’organisait plus de soirées Erasmus. Trop d’Erasmus = trop de bruit = voisins mécontents = « Vous êtes priés de vous trouver un autre point de ralliement ! » Bref, les soirées latines du jeudi avaient désormais lieu dans une boîte nommée l'Unwound, assez loin du centre.

Bénédicte, une amie française, et moi décidons de tester cet endroit. Nous nous retrouvons vers 22h30 pour tenter de trouver cette boîte ensemble. Dieu que le chemin est long et glauque ! (Rappelez-vous que je suis à pied.) Si le centre de Padoue est charmant, il n’en va pas de même – ce n’est guère étonnant – pour sa banlieue. Il faut emprunter de longues avenues modernes et peu fréquentées ; passer au-dessus du chemin de fer en suivant une sorte de bretelle d’autoroute hyper fréquentée par les voitures ; marcher le long des voitures sur une route quasiment sans trottoir ; errer dans des rues mal éclairées – j’ai dû demander mon chemin à ce qui était sans doute une prostituée. Enfin, nous touchons au but. Tandis que je parle à Bénédicte, j’entends une voix qui s’écrie : « Ah ! La Belge ! » (à moins que ce ne soit « La Belgique ! » ?). Il presidente ! Aucun doute possible, nous y sommes.

Nous entrons. Horreur ! la salle est quasiment déserte ! Trois personnes au bar, deux ou trois Erasmus débarqués en même temps que nous, autant de membres de l’association et c’est strictement tout. Après tout ce qu’on a traversé, après avoir marché pendant plus de quarante minutes dans le froid et dans le noir, c’est un peu râlant. On hésite même à partir. Heureusement, tandis que nous tergiversons, les gens arrivent par petits groupes. Ouf ! Ça se remplit. Quelques têtes connues, quelques inconnues, beaucoup de vagues connaissances : c’est l’occasion de faire plus ample connaissance avec des personnes aperçues aux cours d’italien, à la bassanata, au Banale ou à la Sassa (respectivement « l’excursion à Cittadella, Marostica et Bassano del Grappa », « la boîte du dimanche » et « le bureau qui s’occupe des logements pour étudiants »).

Il y avait là un groupe de jeunes gens qui dansaient de manière tellement extraordinaire les danses latines que je les croyais Espagnols, jusqu’à ce que je découvre qu’ils étaient en réalité… Albanais ! Inutile de vous dire que je ne me suis pas fait prier pour danser avec eux… ainsi qu’avec d’autres. Salsa, mérengué, cette danse typique de la chanson Obsession (j’ignore quel est le mot en espagnol) ; chansons plus internationales comme la Macarena ou la Bamba ; danses de couple ou danses de groupe – ou individuelles : ça dépend du point de vue ; franche déconnade ou exercice de style ; tout y est passé !

Ma seule déception : Diego, ce garçon grand, chevelu et débraillé, merveilleux danseur de rock, que je suis incapable de comprendre (il m’a fallu du temps pour me rendre compte que son curieux accent ne venait pas de quelque région reculée d’Italie… mais d’un cheveu sur la langue !), n’a pas voulu danser avec moi. Trop fatigué, paraît-il. Petite nature, va ! Ça fait partie de l’association Erasmus et ça n’est même pas capable de danser dix rocks d’affilée : tss, quelle honte ! Mais ne soyons pas rancunière. Il a accepté sans problème de me reconduire, me faisant éviter ainsi un pénible et quelque peu dangereux retour toute seule. Et puis, pour le rock, ce n’est que partie remise : je ne suis pas obstinée pour rien…

Soir_e_Br_silienne___l_Unwood__Raquel__B_n_dicte__Bernadette_et_Claudia_131

Une des rares photos de cette soirée (ben oui : mon sac – et donc mon appareil-photo – me gênait pour danser) : Raquel, Suisse allemande ; Bénédicte, Française de Lille ; Bernadette, Hollandaise, et Claudia, Roumaine. Soirée cosmopolite, en somme !

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