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Réflexions piquantes d'une jeune romaniste
31 octobre 2007

Mine de rien, on change !

0278C’est la constatation que j’ai faite hier. Le séjour Erasmus nous semble « normal » : on sort plus qu’avant, on rencontre de nouvelles têtes, on apprend une autre langue, mais, fondamentalement, il n’y a pas de grosses différences avec la Belgique, se dit-on. Et pourtant...

Hier après-midi, j’ai rejoint Gwenaëlle, une amie française, pour aller boire un verre (un chocolat chaud parce que, avec le temps de chien qu’il faisait, c’était la boisson la plus appropriée). Elle me dit qu’elle a rendez-vous à cinq heures avec un Italien pour le programme « Tandem » (un programme de rencontres entre étudiants parlant des langues différentes ; programme auquel je ne me suis pas inscrite car, comme à mon habitude, je m’y suis prise beaucoup trop tard) et me propose de l’accompagner. Allez ! Pourquoi pas ?

Lorsque Paolo nous rejoint, Gwenaëlle me présente. « Nous nous sommes déjà vus », me dit-il (en italien, bien sûr). Ah bon ! Brun, jolis yeux, joli sourire : comme se fait-il que je ne m’en souvienne pas ? « Si, continue-t-il, à la soirée pour fêter le départ de Mauro en Erasmus, au Prato della Valle. » Dans tout ce flot de paroles, il n’y a qu’avec Prato della Valle que vous êtes familiarisés. Je suis tout aussi perdue. Je le regarde avec de grands yeux étonnés… et puis je me souviens.

Il y a six semaines environ, c’étaient mes premiers jours seule à Padoue et j’avais pris contact avec Sarah, une Française qui avait fait son séjour Erasmus à Padoue l’année passée, qui est restée en Italie chercher du boulot et dont m’avait parlé Caroline, une romaniste de Liège qui était également en Erasmus à Padoue l’année passée (j’espère que vous suivez). Bref, Sarah m’avait emmenée à une soirée au Prato della Valle. C’était à la fois très attentionné de sa part et à la fois une mauvaise idée. Il y avait là plein d’Italiens qui se connaissaient tous, qui étaient très amis et moi, je n’avais pas ma place. Je ne connaissais personne et je n’arrivais pas à parler aux autres parce que je n’arrivais pas à parler en italien. Il faisait noir, je ne connaissais personne et j’avais pas mal bu : les seules personnes dont je me souvienne c’était Basel, une Allemande, parce que je l’avais rencontrée juste avant, et Marco, qui avait fait son Erasmus à Liège et avec qui j’avais un peu plus longuement discuté (de Liège essentiellement et beaucoup en français). Cette soirée ne m’a pas laissé un bon souvenir : je me sentais seule, insignifiante, incapable de communiquer.

Maintenant, je puis mesurer le chemin parcouru depuis mon arrivée à Padoue. Désormais, je parviens à m’exprimer en italien (je fais encore des fautes de grammaire et je manque de vocabulaire mais les mots sortent sans trop d’hésitation) et je ne suis plus aussi timide : j’engage plus facilement la conversation. Avec ce Paolo, j’étais fort à l’aise, souriante, assez sûre de moi, que ce soit pour traduire ce que voulait dire Gwenaëlle ou simplement pour discuter.

Et puis, il est toujours agréable de constater que, même lorsque l’on se sent extraordinairement minable ou insignifiante, on ne l’est pas forcément aux yeux de tous…

(Image: Roy Lichtenstein, Girl with hair ribbon sur : http://www.lichtensteinfoundation.org/0278.htm)

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Commentaires
T
ma petite palmy,<br /> tout simplement j adore tes commentaires! surtout continue! J attends la suite avec impatience !<br /> et plein de bonnes choses a padoue!bises<br /> therese
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